Construire un arc
Construction d'un arc en bois lamellé.
Note: arc en bois lamellé: arc dont les branches sont constituées de 2 placages collés. Par opposition, certains arcs ont leur branches constituées d'un seul morceau.La page originale a l'origine de cet article est accessible à l'adresse suivante: http://www.murraygaskins.com/abw.html
Cet article est pour ceux qui recherchent un moyen simple de construire un arc tout en bois, durable, et qui, lorsque construit avec soin, donnera d'aussi bons résultats que les arcs en un seul bloc.
L'un des critères les plus importants lorsqu'on construit n'importe quel arc est que son dos soit capable d'encaisser la tension qui s'y applique lorsqu'on l'arme. Un point intéressant à noter ici, est que le dos d'un arc peut être fait de différents matériaux. Dans le cadre de cet article, nous considèrerons seulement un dos constitué par le placage d'une seconde pièce de bois.
Mon expérience m'a appris que si un bois peut faire un bon arc d'un seul morceau, pourvu qu'on puisse en trouver un morceau suffisamment droit et régulier, on peut souvent utiliser un placage issue d'un bois médiocre à condition de bien suivre l'orientation de la fibre lors de la découpe. Le dos de mes arcs est en général fait d'hickory (note du traducteur: hickory = type d'arbre d'Amérique du Nord, qui produit un bois dur). A ce jour je n'ai rien trouvé de plus constant ni durable. Il est tout à fait commun d'en trouver des morceaux suffisamment réguliers et droits, pour que les fibres ne se détachent pas des branches lorsqu'on les travaille.
D'autres bois qui se sont révélés satisfaisant pour constituer le dos de l'arc sont les différents types d'ormes, le marronnier, le chêne, l'érable, le bambou. Les techniques pour appliquer le bambou en placage sont les mêmes que pour les autres bois. Le bambou est indiscutablement très beau, mais il peut être souvent très difficile à ajuster à cause de son irrégularité.
Une des façons par lesquelles je simplifie ce processus de production de placages pour arcs, est que j'utilise en général seulement le bas du tronc quand je sélectionne un arbre. En utilisant seulement la partie basse du tronc, il est plus facile de contrôler l'orientation des fibres. Les anneaux sont plus épais à cet endroit, et c'est là où le bois est le plus clair, sans noeuds ni défauts.
Les fibres doivent se prolonger sur toute la longueur de la branche (...d'arc). Si elles sortent de la branche à un endroit prenez garde à ce que ce ne soit pas un endroit soumis à forte contrainte. Sinon il est probable que l'arc cassera à cet endroit. Ceci n'est pas nécessairement vrai sur le ventre de l'arc, bien qu'il soit préférable qu'il soit constitué d'un morceau dont les fibres soient ininterrompues d'un bout à l'autre de l'arc. Les noeuds peuvent constituer des points de rupture tout comme dans les arcs monoblocs.
Le coeur et la poignée de l'arc peuvent être faits de n'importe quel bois capable de supporter la force de compression pendant l'armement. De bons choix sont l'osage, l'if, l'hickory, le mûrier, le charme, le noyer, l'érable, le cèdre, et la plupart des chênes, pour n'en citer que quelques uns.
Le dos de l'arc est typiquement réalisé avec un morceau de 4.7 mm (3/16eme d'inch). N'essayez pas un dos si épais sur un ventre en conifère, ou avec des noeuds. Utilisez simplement une épaisseur moindre. Parfois je descends jusqu'a 1.6 mm (1/16eme d'inch).
Le ventre de l'arc peut aussi être fait à partir d'une lame de bois, en la travaillant à la lime, au rabot ou à la scie. De cette manière vous pouvez sculpter le ventre, et avoir la poignée issue du même morceau. Le seul collage à faire, est le collage du dos sur le ventre. C'est une bonne façon de construire un arc, si le bois d'origine (constituant le ventre) est fragile. Il est important de bien penser à dégraisser le bois (à l'acétone) avant de le coller.